Le Canal chez vous

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La Société du Canal Seine-Nord Europe a pris en compte, dès la phase de conception du projet, la problématique des espèces exotiques envahissantes.

Au stade des études de conception, différentes actions ont été réalisées :

  • une cartographie localisant les espèces invasives existantes dans les emprises chantier,
  • la définition des mesures d’évitement et de réduction en phase chantier,
  • la définition des protocoles de traitement,
  • la définition du suivi de l’état des populations afin d’en faciliter la gestion

Au stade du chantier, sont réalisés :

  • le balisage des stations d’espèces exotiques envahissantes,
  • la destruction et la gestion selon les méthodes appropriées

En Santerre Haute-Somme, plus précisément sur les communes de Mesnil-Bruntel et Péronne, se trouve le foyer historique de l’une de ces espèces : la Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora). Il s’agit d’une plante aquatique et amphibie originaire d’Amérique du Sud qui de par son développement effréné pose de graves problèmes au milieu aquatique. Les herbiers denses qu’elle forme limitent la diffusion de l’oxygène et de la lumière provoquant l’asphyxie du milieu et donc la disparition de la vie aquatique.

Plan d'eau envahit par la Jussie en Santerre Haute-Somme, avant arrachage. © SCSNE

Pour permettre la gestion de cette plante invasive sur son foyer historique, une démarche partenariale a été mise en place entre la Communauté de Communes de la Haute-Somme, l’établissement public du bassin versant de la Somme, l’AMEVA, et la Société du Canal Seine-Nord Europe. Pour la SCSNE, ce partenariat s’est concrétisé par l’acquisition du site (46 hectares) dans le cadre de son programme d’aménagements écologiques.
Les opérations d’arrachage de la Jussie ont débuté la semaine du 18 août sur les parcelles de la SCSNE et se poursuivent jusqu’à début septembre.

Ce projet mené en partenariat avec les acteurs locaux a plusieurs objectifs :

  • lutter contre les espèces exotiques envahissantes (EEE), en particulier la Jussie,
  • restaurer les courants maîtres de la Somme, en permettant au fleuve de s’écouler dans les bras principaux et ainsi limiter la sédimentation favorable à l’installation des EEE,
  • réhabiliter 15 hectares de zones humides.

En parallèle, la SCSNE tente de développer, en lien avec la start’up Disaitek, une méthode particulière de détection grâce au développement par l’IA d’un outil dédié permettant la reconnaissance sur image satellite et la cartographie des endroits colonisés par la Jussie. Cet outil faciliterait grandement le repérage des stations dans des secteurs souvent difficiles d’accès permettant ainsi de mieux cibler les actions à entreprendre.